L'histoire de DeirEzzor

L'histoire de DeirEzzor

Ceci est un aperçu historique d'une histoire qui reste inachevée

1963

Jan

Avant le soulèvement syrien

Avant le soulèvement syrien
Avant le soulèvement syrien

Avant le soulèvement syrien. Le régime syrien est tel un vampire qui effraie les enfants pour qu'ils aillent se coucher, mais c'est un vrai vampire, et non pas le fruit de l'imagination des mères. Il possède prisons et cimetières qui peuvent retenir les adultes, mais aussi les enfants accompagnés de leur mère et de leurs jouets. Il peut emprisonner des villes entières. Ce vampire dirige la Syrie depuis 1963.

1973

Jan

DeirEzzor

DeirEzzor
DeirEzzor

Les enfants de Deraa. Comme les autres villes syriennes, Deir Ezzor disposait de raisons suffisantes pour se rebeller. Cependant, en tant que ville la plus riche en ressources économiques, elle entretenait des rapports particuliers avec la famille Assad. Délaissée durant si longtemps, Deir Ezzor a toujours été considérée comme une ville « mise aux oubliettes ». Elle représente un cas particulier au sein la révolution, ayant vécu chaque étape et assisté à la formation de tous les partis, notamment les comités de coordination locaux, l'Armée syrienne libre et les groupes islamistes. Elle a subi toutes les pratiques du régime : les arrestations, les exécutions, les massacres, les bombardements, les sièges, les déplacements et la famine.

2011

Mar

Enfants de Dar'aa

Enfants de Dar'aa
Enfants de Dar'aa

Les enfants de Deraa ont rejeté en bloc cette histoire et ont lancé le mouvement de la révolution syrienne le 27 février 2011. La réponse du gouvernement fut sans appel. Il continuerait à suivre les méthodes de Hafez el-Assad, fondateur du régime. Ce qui n'était pas réglé par la force serait réglé par une violence démesurée. Le peuple débute sa révolution le 15 mars 2011, déclarant que même s'il fallait payer le prix de la rébellion, la soumission n'était plus envisageable. Le débat entre le possible et l'impossible avait été résolu : l'impossible était devenu possible.

2011

Mar

Premier vendredi de la révolution syrienne

Premier vendredi de la révolution syrienne
Premier vendredi de la révolution syrienne

Le premier vendredi de la révolution syrienne. Le 18 mars 2011, premier vendredi de la révolution syrienne, les forces du régime tuent quatre civils à Deraa. La nouvelle se propage sur les réseaux sociaux à la vitesse du son. Dans le stade principal de Deir Ezzor, la ferveur dépassait n'importe quel fanatisme footballistique. La colère du peuple, déclenchée par les événements de Deraa, était à son paroxysme. Le match de football fut abandonné et la foule manifesta sa rage, en brûlant notamment une voiture appartenant à la Direction de la sécurité militaire.

2011

Mar

Première manifestation à DeirEzzor

Première manifestation à DeirEzzor
Première manifestation à DeirEzzor

La première manifestation à Deir Ezzor. Le 25 mars 2011 signe le jour où Deir Ezzor rejoint officiellement le mouvement de protestation, déployant des banderoles de soutien à Deraa et réclamant la liberté lors d'une manifestation qui prit son départ à la mosquée Othman. Ce lieu est devenu par la suite un symbole de la révolution de la ville, que le régime considérait comme un ennemi personnel, car elle avait accueilli la première manifestation, puis le premier sit-in en extérieur, le 6 mai 2011. Cette dernière manifestation, pour protester contre l'arrestation de plusieurs militants de Deir Ezzor, dura trois jours.

2011

Apr

Loi d'urgence et "Vendredi Saint"

Loi d'urgence et "Vendredi Saint"
Loi d'urgence et "Vendredi Saint"

L'état d'urgence et le « Vendredi saint ». Le 21 avril 2011, Bachar el-Assad lève l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. Le vendredi 22 avril s'est donc intitulé Vendredi saint, un terme prenant alors tout son sens. Ce jour-là, les forces de sécurité se sont mises en retrait pendant plusieurs heures, adoptant un statut d'observateur, et la foule de plusieurs dizaines de milliers de manifestants s'est rendue sur les différentes places de la ville. Dans toute la Syrie, y compris à Deir Ezzor et dans les villes voisines telles que Mayadine et Al-Boukamal, les manifestants ont détruit les statues d'Assad père et de ses deux fils. Leurs revendications prennent alors de l'ampleur et le slogan « Le peuple veut renverser le régime » est adopté. Au cours du rassemblement qui a suivi le Vendredi saint, les forces de sécurité resserrent leur emprise et intensifient les arrestations, rendant les manifestants encore plus acharnés.

2011

Jun

Premier martyr à DeirEzzor

Premier martyr à DeirEzzor
Premier martyr à DeirEzzor

Le premier martyr de Deir Ezzor. Le 3 juin 2011, il aurait été possible pour tout le monde d'aller se coucher en paix. Mais la machine à tuer en a décidé autrement, et l'instinct de survie du régime a pris le dessus sur la rationalité et les comportements sensés. Ce jour, nommé le vendredi des « enfants de la liberté » en hommage aux enfants de Deraa, Moath Al-Rakkad devient le premier martyr des manifestations de Deir Ezzor. Cet événement renverse la situation et les manifestants prennent le contrôle de la rue, obtenu avec le sang de leurs martyrs. Les forces de sécurité deviennent incapables de disperser la moindre manifestation ou le moindre sit-in, ni d'empêcher les enterrements bien que des martyrs furent abattus lors de chaque tentative.

2011

Aug

La chute du minaret de la mosquée Othman

La chute du minaret de la mosquée Othman
La chute du minaret de la mosquée Othman

La chute du minaret de la mosquée Othman. Du 1er au 7 août 2011, des hordes de militaires arrivèrent quotidiennement à Deir Ezzor. Le matin du 8 août 2011, le régime prend d'assaut Deir Ezzor et la ville de Hama avec 200 chars, prétextant la nécessité d'éliminer les « gangs terroristes » qui terrorisaient les civils. Le 10 août 2011, l'armée syrienne commence à bombarder le minaret de la mosquée Othman en représailles aux manifestations qui avaient lieu à l'intérieur de celle-ci. En outre, le nombre de civils tués augmente dans de nombreux quartiers de la ville. Les forces de sécurité lancent, sous la protection de l'armée, une campagne d'arrestations dans les campagnes et dans la ville, portant atteinte à au moins 20 000 civils.

2011

Oct

La montée de l'Armée syrienne libre

La montée de l'Armée syrienne libre
La montée de l'Armée syrienne libre

L'émergence de l'Armée syrienne libre. Les Syriens se souvenaient de manière négative de leur armée qui remontait à 1982. En 2011, l'armée fait son retour dans la ville, permettant d'affaiblir le mouvement de protestation. Mais cette armée semblait avoir été mise en place pour tuer des citoyens, et uniquement des citoyens. Le 15 octobre 2011, Ziad al-Obeidi, militant et correspondant pour l'Observatoire syrien des droits de l'homme, est tué et jeté depuis le balcon de sa maison. Le 13 novembre 2011, un enfant, Muhammad al-Mulla Issa, est également tué. Et encore bien d'autres meurtres suscitent l'indignation, relançant une vague de manifestations.

2012

Mar

L'Armée syrienne libre prend le contrôle de certaines parties de DeirEzzor

L'Armée syrienne libre prend le contrôle de certaines parties de DeirEzzor
L'Armée syrienne libre prend le contrôle de certaines parties de DeirEzzor

L'Armée syrienne libre reprend le contrôle de certaines zones de Deir Ezzor. Les forces de sécurité lancent des attaques incessantes contre les groupes de l'Armée syrienne libre. Le 18 mars 2012, les forces de sécurité, accompagnées d'une unité de véhicules militaires blindés, commettent un massacre terrible dans le quartier de Rusafa, abattant 20 combattants de l'Armée syrienne libre et jetant leurs corps depuis les toits. De nombreux autres massacres se produisent, conduisant l'Armée syrienne libre à s'engager avec des armes légères dans une guerre ouverte contre les forces du régime. L'Armée syrienne libre contrôle alors les quartiers au cœur de la ville tandis que le régime détient les quartiers d'Al-Qusour et d'Al-Jura comme centre de lancement de ses opérations. Les bombardements sur la ville commencent le 22 juin et entraînent plus de 50 morts par jour parmi les civils. L'armée assiège les quartiers du centre et le régime commence à utiliser des avions de guerre pour réprimer l'opposition. Le 16 septembre 2012, la ville connaît un exode majeur.

2012

Mar

Les «brigades de la mort» arrivent à DeirEzzor

Les «brigades de la mort» arrivent à DeirEzzor
Les «brigades de la mort» arrivent à DeirEzzor

'L'arrivée des « brigades de la mort » à Deir Ezzor. Le 24 septembre 2012, la Garde républicaine, forces spéciales du régime de l'armée syrienne, pénètre Deir Ezzor. Les civils avaient pour habitude de les appeler les « brigades de la mort ». Cette unité était dirigée par Maher el-Assad, le frère cadet de Bachar el-Assad. Les quartiers majoritairement contrôlés par le régime sont pris d'assaut et pas moins de 200 civils sont massacrés. Des familles entières, y compris des femmes et des enfants, auraient été tuées. La Garde républicaine a poursuivi ses actions dans les quartiers du centre tout en menant une politique de la terre brûlée.

2012

Oct

Les militants de DeirEzzor créent le conseil local de DeirEzzor

Les militants de DeirEzzor créent le conseil local de DeirEzzor
Les militants de DeirEzzor créent le conseil local de DeirEzzor

La création du Conseil local de Deir Ezzor par les militants. La ville était quasiment vide. Il ne restait que des ruines, des combattants, quelques militants et les citoyens qui n'avaient pas les moyens de payer les frais de voyage, ainsi que les personnes refusant de quitter leur domicile. La résistance de l'Armée syrienne libre s'est poursuivie face aux destructions systématiques et aux bombardements continus. Des périodes d'embrasement et de calme se sont succédé. Les rares personnes présentes dans la ville ont essayé de coexister avec l'état de guerre et ont fait revivre la ville en formant un conseil local pour gérer les affaires municipales. En juillet 2014, l'État islamique s'engagea contre l'Armée syrienne libre depuis sa zone de contrôle et prit le contrôle du centre-ville, prenant ainsi la ville de Deir Ezzor et le fleuve. Ils tuèrent de nombreux civils, par exemple lors du massacre d'Al-Shaitat de la mi-août 2014, qui a fait des centaines de morts et des dizaines de disparus.

2014

Jul

L'Etat islamique prend le contrôle de DeirEzzor et terrorise ses citoyens

L'Etat islamique prend le contrôle de DeirEzzor et terrorise ses citoyens
L'Etat islamique prend le contrôle de DeirEzzor et terrorise ses citoyens

L'État islamique prend le contrôle de Deir Ezzor et terrorise ses citoyens. La période durant laquelle l'État islamique a été présent s'est avérée longue, lourde, très noire et remplie du sang d'innocents. L'État islamique a nui à la révolution de Deir Ezzor autant que le régime l'a fait au cours des trois premières années de la révolution. Il a éliminé les factions de l'opposition de la ville et a emprisonné de nombreux militants et dirigeants de l'Armée syrienne libre, comme le montrent ses publications, par exemple, mais pas uniquement. La publication de la vidéo « The Devil's Revelation » le 25 juin 2015 montrait l'exécution de cinq des premiers militants des médias de la ville avec des méthodes cruelles comme la suffocation ou en les faisant exploser. En outre, le 13 septembre 2016, l'organisation a massacré 19 jeunes hommes de Deir Ezzor le premier jour de l'Aïd al-Adha à l'intérieur de l'abattoir de la ville, après les avoir accusés de traiter avec la coalition internationale afin d'envoyer des messages de peur et de propagande aux civils.

2017

Sep

L'Etat islamique prend le contrôle de Deir Ez zor et terrorise ses citoyens Peur du régime et déplacement vers l'est de l'Euphrate

L'Etat islamique prend le contrôle de Deir Ez zor et terrorise ses citoyens Peur du régime et déplacement vers l'est de l'Euphrate
L'Etat islamique prend le contrôle de Deir Ez zor et terrorise ses citoyens Peur du régime et déplacement vers l'est de l'Euphrate

La crainte du régime et les déplacements vers l'est de l'Euphrate. Effrayés par les forces du régime, les habitants des campagnes situées à l'est du fleuve ont assisté à des déplacements importants vers l'ouest du fleuve, sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes soutenues par les forces de la coalition qui résistaient à l'État islamique. De nombreux civils sont morts alors qu'ils traversaient le fleuve, massacrés par les avions détenus par la Russie entre septembre et octobre 2017.

2022

Now

DeirEzzor maintenant

DeirEzzor maintenant
DeirEzzor maintenant

Le conflit entre les différentes forces, la coalition, les Forces démocratiques syriennes, la Russie, l'Iran et le régime, à Deir Ezzor demeure crucial et exerce une influence significative sur la stabilité de toute la région. Tout échec ultérieur dans l'établissement d'une situation stable permettra à l'État islamique de revenir en force dans la région. Deir Ezzor a également constitué une situation politique embarrassante pour le régime lorsque deux de ses membres ont quitté leurs postes d'un niveau élevé pour rejoindre la résistance. Le premier fut l'ambassadeur syrien en Irak, Nawaf al-Fares, en juillet 2012, et le second fut le Premier ministre Riad Hijab, en août 2012.

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Deir Ezzor

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2010 - 2011

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2012

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Sorti de prison

Syrie

2012

Restauration de la dignité

Révolution

Syrie

2012 - 2013

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"Branche Palestine" à Damas

Damas

2014

"Branche Palestine" à Damas

Sortie de prison

Damas

2014

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2014

Fuir la Syrie

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2014 - 2017

La vie en tant que réfugié

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